Amen/tia...
Il apparaît de temps en temps sur la surface de la terre des hommes rares, exquis, qui brillent par leur vertu et dont les qualités éminentes jettent un éclat prodigieux semblables à ces étoiles extraordinaires dont on ignore les causes et dont on sait encore moins ce qu'elles deviennent après avoir disparu.
Ils n'ont ni aïeuls ni descendants ils composent seuls toute leur race.
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Murasaki Shikibu - Le Clos de l'Immanence et la Transcendance

❧ Murasaki Shikibu
Murasaki Shikibu

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Feat. : Xiao - Genshin Impact
DC(s) : Guy de Maupassant
Messages : 21



Murasaki Shikibu

feat. Xiao - Genshin Impact
Âge : 28 ans.
Sexe : 39 ans à sa mort.
Orientation sexuelle : Inconnu.
Origine : Murasaki Shikibu, Japon - 12ème siècle.
Métier : Etudiant et travaillant à mi-temps comme performeur dans un restaurant.
Pouvoir : Peut se téléporter à maximum 4m autour de sa personne et seulement en possession d'un unique objet pour lequel iel éprouve un fort sentiment.
Arrivé à Amentia depuis : 2 ans.

Caractère / Physique

En apparence...

Si la Dame n’a conservé le sexe d’autrefois, ce n’est le cas de son allure qui demeure celle d’un japonais de son époque - ou du moins une silhouette similaire : la chevelure sombre, une peau d'albâtre et une carrure fine et svelte. Voilà de quoi satisfaire - un temps soit peu - celle que l’on nommait jadis la Dame Pourpre.

Fin et petit, certes - puisqu’il ne dépasse pas le mètre soixante-cinq. Mais cela ne l’empêche guère d’être vif et attentif. D’avoir cet aspect aérien, alerte, couronné par une chevelure hirsute et sombre dont les reflets verdoyants font penser à une créature mythique perdue dans les tréfonds de temples abandonnés.

Son visage ovale - embellit par deux gemmes dorées et des cils longs - se trouve marqué sur les mâchoires, lissé par la douceur et le calme du possesseur de ce corps imberbe, comme si elle l'avait d'autant plus affiné par sa présence.

Ce physique maintenu par la droiture, la sévérité et la délicatesse tout à la fois, lui donnent la prestance d’un jeune homme de cour - mystique et quasi irréel, pour autant au premier abord enfantin et malicieux dans le moindre de ses caprices.

Les caprices.
Voilà une dame sujette à ce genre d’inconstance comme si la brise du matin pouvait lui inspirer quelque humeur. Les manières qu'elle garde de son éducation perdurant, ces manies se font sentir parfois dans son vocabulaire mais aussi et surtout dans le ton qu’elle emploie face à une personne qu’elle juge d’un rang différent d’elle.
Raffinées, le sont-elles - ses manières, n’empêchant guère autrui de se sentir agressé ou humilié par certaines de ses paroles. La sévérité de son éducation n’y est pas pour rien, celle de sa croissance au cœur des lieux les plus tourmentés du Japon non plus. Pour autant cela n’est compréhensible que de personnes de son temps et elle s’en retrouve souvent bien désolée.

Marquée par un caractère fort, détachée par toute forme de vie humaine, l'on retrouvera aisément l'indifférence sur ce visage dont le sourire se fera extrêmement rare mais sur lequel il sera aisé d'y trouver l'agacement. Le détachement aux choses fugaces ne provient pas de sa vie de richesses près de la Dame consort, cependant que de sa retraite au dernier temple de son existence, là où elle s’est vue reposer à tout jamais dans les mains de Bouddha.

Est-ce peut-être cela qui l’empêche de se faire dévorer sans discontinuer, par les émotions qui la submergeaient alors.
Et qui renaissent aujourd’hui ?



Lorsqu’on essaie d'en apprendre sur elle.
La Dame Pourpre a toujours été une personne déterminée, trop franche peut-être pour son époque - ère des femmes dont la soumission était à son comble.
Dans l’indifférence totale c’est ainsi qu’elle accueillit les remarques envers sa personne : cette très mauvaise réputation de personne étrange, prétentieuse et difficile à approcher. Beaucoup estimaient qu'elle était susceptible et hautaine. La jalousie de tous finit par créer son mythe d’irascible, et peut-être un peu erronée.
Le fait est que la Dame est maladivement introvertie et, concentrée dans son devoir et ses passions, sa franchise finissait par la soulager, car lui permettait de repousser ceux avec qui elle ne désirait communiquer : tout autant les envieux, que les courtisans.

Accablée par une personnalité forte et marquée - chose très peu appréciée, son affabilité ne peut être perçue qu’à l’entrebâillement d’une naissante amitié. Et quelle difficulté que d’entrer en lien avec une personne si peu avenante !
C’est que, le cœur fragile de cette carapace dont elle ne se délaisse, elle reste en son cœur d'un mielleux et d'une fragilité qui pourrait en surprendre plus d’un. Qui oserait penser que l’innocence entoure un individu aussi altier ?
Cependant que découvert, il ne reste qu’à s’imprégner de la présence pure et simple d’une créature à la douceur inavouée, à profiter à ses côtés et l’entendre parler de la préciosité de la vie comme d’une chose que l’on ne savoure qu’un instant.

Sa minutie et sa concentration ont ses atouts, mais si son perfectionnisme les transforme en défauts, c'est aussi pour le mieux. Stricte mais délicate, raffinée mais modérée... Après tout, son œuvre d’une vie n'aurait pas été créée sans cela.

Dans les quelques loisirs et passions, elle a toujours été férue de littérature et d’histoire, de langues mais également de musique et de poèmes. Vraisemblablement curieuse de choses dont elle ne détient les secrets encore, elle s’adapte à toute situation et n’hésite pas à passer ses soirées à s’instruire.
Cependant que de ces passions très vite ne se lasse-t-elle, lorsqu’elle admire les bâtiments d’Amentia éclairés souvent par la lumière lunaire. N’y a-t-il rien en ce monde qui puisse lui faire découvrir de ces choses inconnues dont elle ne saurait donner de nom? C’est ainsi qu’elle avait pensé.
Alors peu à peu ses yeux avaient commencé à se river sur les véhicules, les moyens de locomotion, les instruments nouveaux, les habitants…
Et cet univers s’ouvrait de plus en plus, tel un livre qu’elle n’avait encore commencé.


À noter que la Dame a toujours employé la neutralité lorsqu’elle parle d’elle-même ( le japonais et le chinois étant des langues de genres neutres ) et elle a tendance à employer la première personne du pluriel comme elle le faisait en son temps à la Cour Impériale - tendance qu’elle tente de combattre avec un vocabulaire plus moderne mais qui reste complexe pour elle dans les moments d’émotions. Quiconque la voit emploie expressément le masculin et elle l’accepte d’emblée.
Histoire



執心
Attachement

Sur les arbres centenaires, cette brise fraîche et hivernale passait, caressait les branches, pour en décrocher les dernières feuilles mortes. Rouges, oranges, parfois jaunes, elles se confondaient avec le coucher du soleil comme une peinture sur un magnifique paravent.
Tout en plissant des paupières, ses cils protégeaient alors ses iris tandis que ses pupilles sombres se rivèrent sur son parchemin.
Ses oreilles, alertes, restaient influencées par le bruit des pas sourds qui résonnaient dans les appartements. Des pas qui faisaient craquer le bois, qui tambourinaient sur le tatami, tandis que d'autres tissus se froissaient sur sa surface, à mesure que les gens entraient dans les pièces.
Parfois, c’étaient les grelots de carillons en bois qui entonnaient leurs chants sous la menace de cette même brise, ou l'appel du dernier rossignol de la saison qui les accompagnait, impatient.

Tous ces souvenirs toutefois se mêlaient à l'odeur rare et savoureuse du thé des plateaux de Honshu, du papier de riz, de l'encens...
Ses yeux se rivèrent sur son pinceau, puis sur le cadre idéal que la nature offrait à son regard. Au travers de sentiments qu'elle transcrivait à l'aide de caractères dont le tracé n'était distinguable que parmi les connaisseurs, cette continuité de traits sinueux des hentaiganas, acheva de créer un tout autre univers en son cœur.
Un cœur qui s'était, depuis si longtemps, tari de tout sentiment.
Mais qui battait encore pour l’histoire d’un certain Hikaru Genji.


嫉妬
Jalousie

« Dame Murasaki, qu'en est-il de cette suite ?
Les papiers se froissaient, l'encre noire peignait ses dernières lignes. Dans cette pièce isolée, la tension était palpable à mesure que la Dame au Murasaki s'acharnait à rédiger les dernières pages.
Au coin d’un paravent, chargées de vêtements colorés et raffinés à la dernière mode, les longs cheveux glissant sur le tatami, la princesse et son amie attendaient avec impatience la finalité de ce roman, qu'elles avaient espéré depuis déjà plusieurs semaines.
Pour autant, la Dame du Clos aux Glycines n'avait jamais dévoilé aucun de ses secrets, et les aventures du Genji émoustillaient toujours autant le cercle fermé de la Cour impériale. Que l'attente était longue pour elles, devant l'écriture si fine et si sensuelle de la Dame !
-Allons, Votre Altesse. Tenez-vous : ces pages ne seront achevées que par le silence que j'aurais à mon chevet.
La manche de la princesse dissimulait son nez, ses lèvres et son menton. Elle tentait de se contenir.
-Je ne pensais le rétablissement de Dame Murasaki si prompt... indiqua-t-elle, discrètement, à sa dame d'atour.
-Quelle tristesse que la perte d'un tel homme, si raffiné, qu'était feu Seigneur Nobutaka ! Approuva-t-elle, de la même manière.
Et la princesse d'affirmer avec entrain, mais avec un calme mesuré.
-Par chance, une fille lui a été donnée. N'y voyons là qu'un bonheur radieux.
-Votre Altesse... s'était retournée l'écrivaine avec une certaine teneur dans la voix. Qu'en est-il de votre lecture de Les plus belles floraisons du jardin de littérature * ? »

La princesse Shôshi fut embarrassée, fit mine de reprendre son cours.
Dame Tô-Shikibu - plus connue à la Cour par son nom d'auteur Dame Murasaki, était devenue son instructrice attitrée, recommandée par le très célèbre Fujiwara no Michinaga, son propre père. Si beaucoup attribuèrent son intégration très informelle à la Cour à l'amour que ce dernier lui portait, Dame Murasaki ne s'était jamais targuée de lui avoir retourné un quelconque sentiment, et au contraire, avait préféré refuser tout contact avec sa personne.

Malgré cela, le Seigneur s’était entêté à lui rendre visite régulièrement, car la pauvre venait de perdre son plus proche parent. Le soulagement qui l’enivrait - de savoir la Dame auprès de sa fille, la princesse Shôshi -, était sans commune mesure.

Après tout, ne disait-on pas qu’elle éveillait les convoitises et les rivalités par la connaissance abyssale qu’elle possédait sur les écrits chinois et l’histoire du monde ?



怒気
Colère

Jadis réservées aux hommes, les instructions chinoises étaient un trésor que le père de Dame Murasaki avait pris à coeur de lui enseigner, même s’il lui arrivait parfois de se plaindre à sa suite de son regret de n’avoir eu de futur plus radieux encore pour cette enfant : « Ah, si seulement tu avais été un homme ! Tu aurais eu une position inespérée ! »

Ces remarques avaient toujours profondément heurté la Dame, qui de son caractère, s’était toujours affranchie des lois des hommes pour marquer à jamais son autorité sur ces dernières.
Quand bien même était-elle une femme, elle dominerait le monde matériel de son esprit.

Voilà pourquoi cette Dame si méprisée par ceux qui ne la côtoyaient pas, se retrouvait à présent plus célèbre encore que sa rivale, la Dame Sei Shônagon, après avoir engagé les premiers rouleaux de ce qui était déjà une œuvre monumentale : Le Dit du Genji. Même Sa Majesté l'Empereur lui vouait un culte précieux.

Quelle ne fut alors, on l'imagine, l'exclamation de la princesse lorsque les dernières pages de ce rouleau arrivèrent à sa portée, terminées. Elle découvrirait avant tout le monde, la suite de la vie rocambolesque du Genji.
Une vie inspirée de cette réalité.
Un rouleau dont l'histoire serait longue et perdurerait, de plusieurs centaines d'années.


無知
Ignorance

Ce fut un jour d’automne que ses yeux  sur le monde s’ouvrirent, que de la brise sur la peau la fraîcheur caressa le poil, le couloir de ses narines, et ouvrit ses poumons dans un souffle semblable à celui dont les nourrissons se voient attribuer par l’univers.
La vue embrumée, ses pupilles avaient tenté de distinguer les lieux dans lesquels elle trouvait le repos.
Tout autour d’elle, ce n’était qu'amas de feuilles dorées - emportées par les jardins aériens de ginkgos.
Assombris sur les falaises par les silhouettes dominantes de pins.

Elle referma un instant les paupières. La tempe lancinante lui raviva la douleur éprouvée par son âme lors de son départ, et par un geste de la main, elle posa ses doigts fins sur la cible, comme s’il pouvait constituer un catalyseur à sa souffrance.
Ces afflictions graduellement se manifestaient le long de son corps, tendaient ses muscles, tordaient ses tendons, comprimaient ses os. Elle dût serrer les dents, se tenir les bras, renfermer son esprit un instant sur elle-même pour supporter la vive attaque qu’elle subissait.
Chacun de ses organes subirent un instant ce passage d’existence, dans le moindre de ces derniers qu’elle reprenait place, jusqu’à ce que ses poumons, oppressés, ne l’incitent à tousser.

Sa conscience dormait encore, peu alerte et perdue dans les ténèbres de son cœur, tandis que ses yeux passifs, analysaient cette main précédemment contre sa bouche et sur laquelle le sang et la salive s’écoulaient, pour venir s’écraser sur le tas de feuilles mortes sous elle.

Alors elle toucha une de ces feuilles à la couleur d’un jaune vif, caressa les veines, la tige. Le reflet doré de cette feuille se fondait avec l’or de ses iris, se perdait dans ses pupilles fendues.
Puis elle posa sa main à plat sur le fatras et fit une pause, le temps de reprendre ses esprits.

Qui...
Il ne lui fallut que l’espace d’un instant pour comprendre :
le Palais Impérial..
L’Impératrice consort…
le Genji, les écrits, les peintures…
Les forêts de bambous, le thé de printemps, les cycles de la lune, les cris de son enfant, le pétale de sakura sur le bord de son bureau, la fin de la Cour, Ishiyama-dera, la Mort.


Une nouvelle douleur la comprima de toute part, elle cracha.
Des larmes lui coulèrent des yeux, du nez.
Cette peinture sombre teinta de son magnifique rougeoiement l’ambré de son lit de fortune.
Elle toussa, se frappa la poitrine de la paume de la main droite et tenta de respirer du mieux qu’elle le pouvait. Mesurant une nouvelle fois sa respiration, elle se reprit.
Appuyée sur ses deux bras, elle scruta ses mains en se redressant. S’écouta un instant.
Ferma les yeux, se recentra sur elle-même.

Elle avait une respiration rauque. Elle se sentait étrangement légère.
Par un petit quelque chose, se trouvait-elle dérangée.


Le blanc de laque s’empara de son visage - déjà bien pâle,  lorsqu’elle se rendit compte de ce qu’elle était. Des secondes de plus - drastiquement plus longues, celles-ci - lui parurent nécessaires pour pouvoir surmonter cette nouvelle réalité.
S’était-elle réincarnée ? Mais elle se souvenait de son passé ?
La peur l’envahit.
Ainsi que les écrits de jadis le stipulaient, une réincarnation où l’on se souvenait de tout était signe de punition : avait-elle agi de manière répréhensible?
C’est sur la bouche qu’elle posa sa main, écarquilla les yeux de terreur. Tenta de ne pas céder aux larmes qui menaçaient de la faire s’effondrer de nouveau.

Respirons.

Elle s’assit en seiza, inspira, souffla.
Rouvrit les paupières.

Bien.

Cette même main tenta de passer dans sa chevelure ténébreuse aux reflets de jade, tandis que les fentes de ses pupilles curieuses s’enquirent de leur couleur et leur texture sur une mèche hirsute. Puis elle s’attela à scruter son torse - mais n’osa descendre plus bas, pour remonter son regard face à elle, les joues rougies.

Il en est ainsi.

Amida avait décidé qu’il était ainsi, elle se devait de l’accepter.
Om amrita teja hara hum, elle joignit les mains un instant en récitant son chant.
Mais elle se trouvait démunie et sans vêtement.


傲慢
Orgueil

Jetant un œil autour d’elle, elle se rendit compte qu’avec les colonnes de verre gigantesques qui se dressaient au loin, résonnaient les sons d’une vie animée et grouillante - plus proche certainement, que ce qu’elle ne pensait.
Puis, le bruit de pas vinrent à ses oreilles, avec celui plus clair des herbes que l’on écrase de tout son poids.
-Hey, vous avez besoin d'aide ?

L'inconnu l'ayant surprise sur son côté droit, elle fit un bond en arrière, suspicieuse assurément, mais honteuse surtout, d’être nue en pleine de la nature.
Ses joues, ses oreilles étaient rouges. Elle avait replié ses cuisses contre elle.

-Je ne vous ferai pas de mal... s'était-il approché de quelques pas sans pour autant la dominer, pliant les genoux en un signe d'apaisement. Je connais un endroit qui va vous aider !

Plus que la surprise de se faire démasquer, celle de comprendre les mots qui sortaient de sa bouche la prirent au dépourvu. Ce n’était pourtant du japonais. Avait-elle atterri dans un autre monde ?
Un silence, il racla sa gorge devant le manque de réponse du jeune – homme - à présent.

-Si... si vous n'avez rien pour vous mettre sur le dos... je peux vous fournir le nécessaire pour l’instant.
Elle avait baissé les yeux. Peut-être la résignation s'emparait-elle d'elle ? À la merci du temps et de la faim, elle ne fit aucun geste pour le repousser.
-Ça va aller. Continua-t-il, tout en se rapprochant lentement. Une main s'était finalement posée sur une de ses épaules, glacée. Ça va aller, je vais vous aider !

Devait-elle croire ces paroles ? Comment accorder un crédit à quelque chose qu'elle ne connaissait pas ? À des gens qu'elle ne connaissait pas ?
Elle n'aurait jamais cru possible un contact vivant depuis son retrait définitif au Lac Biwa. Depuis que ses yeux s’étaient fermés à jamais, elle avait espéré trouver un repos éternel.
À présent faible et dépossédée, elle s'était laissée faire. D’autant que sa tête et son corps étaient douloureux et elle n’était en mesure de se défendre.

C’est là qu’elle réalisa réellement, lorsque l’inconnu l’aida à se relever et la couvrit d’une veste plus chaude.
Elle compris que tout était terminé. Qu'elle ne les reverrait plus. Les rubans de soie, les paravents dissimulant les secrets, les genoux glissant sur le sol des demeures. Les murmures derrière les éventails, les manches et les cheveux. Ces carillons qui sonnaient en automne au rythme de sa plume. La lune pleine dessinée derrière un cerisier centenaire. Le chant des rouges-gorges un matin de printemps. La neige crissant sous les getas* des domestiques.
La caresse suave des waka* chantés par le Seigneur Michinaga.

-Tout va bien, je vous le promets. entendit-elle, tandis qu’un bras l’enserrait contre un corps plus chaud.
Alors qu’elle s’était caché le visage d’une main pour laisser les sanglots l’envahir.

  Shion

Âge : Je suis éternel.
Un peu de vous : Puet kakauet.
Comment vous nous avez connu : Graphiste et codeur, à votre service !
Chat ou chien : Chat, forever.


© Amentia



Sam 6 Juin - 19:01